Vous pensez peut-être que ce qui est vrai pour les grandes villes ne l’est pas pour les campagnes ? Hélas, avec l’hyperspécialisation des cultures, bien des départements ruraux sont eux aussi dans l’incapacité de se nourrir si le ballet des camions approvisionnant le supermarché local devait cesser. C’est ce que démontre (entre autres) Stéphane Linou dans « Résilience alimentaire et sécurité nationale ».
En fait, nous manquons encore de chiffres sur la provenance de nos aliments : nous savons mieux combien de personnes sont mortes du Covid que le nombre de kilomètres qu’ont parcouru les ingrédients dans notre assiette.
Toutefois, ce qui est nouveau, c’est que nous commençons à présent à nous en inquiéter : nous sentons bien que sur le long terme, « « déléguer notre alimentation […] est une folie » (E. Macron). Et lorsqu’à Noël les camions sont bloqués à Douvres à cause du variant anglais, les britanniques s’inquiètent soudain de leur approvisionnement en produits frais…
Pouvoir compter sur la production alimentaire locale est une des bases de la sécurité pour tout un chacun. La gestion des stocks alimentaires a longtemps été à la base du pouvoir. Inversement, il est impossible de maintenir l’ordre social quand il n’y a pas assez à manger pour tout le monde. Nous avons un peu perdu de vue cette vérité très simple.
Dès lors, la préservation du foncier agricole apparaît comme l’un des piliers de la sécurité des populations sur un territoire donné.
Quels sont les autres avantages qu’une commune peut trouver à préserver son foncier nourricier ? Et de quels outils les maires disposent-ils pour y parvenir ? Terre de Liens, le réseau de AMAP AURA, Haute-Loire Biologique, FNE43, Nature et Progrès 43 et les Résiliacteurs organisent à l’intention des élus et des agents territoriaux deux demi-journées de rencontres pour s’informer, réfléchir et partager les expériences.